Les obstacles possibles

Les noms et prénoms L'âge L'écriture
L'enfant naturel La destruction des sources Le calendrier révolutionnaire

Vous possédez les éléments pour vous permettre de débuter votre arbre généalogique. Cependant vous serez confrontés à des problèmes courants lors de vos recherches.
La liste ci-dessous n'est pas exhaustive. En effet, je ne parlerai pas des recherches d'ancêtres dans des pays étrangers, dans les milieux religieux protestants, juifs..., ni des particularités relatives à certaines régions comme l'Alsace, le Comté de Nice, la Savoie...Ce n'est pas le but de ce petit guide.

Les noms et prénoms

On dit souvent qu'il n'y a pas d'orthographe pour les noms propres. C'est tout à fait vrai en généalogie surtout avant le XXème siècle !
Autrefois, peu de gens savaient lire et encore moins écrire. Donc les noms étaient phonétiques et transmis par tradition. Dans les petits villages, l'orthographe des curés ou des maires montre parfois de sérieuses lacunes. En remontant dans le temps, vous vous apercevrez que le nombre de témoins ou de comparants sachant signer est de plus en plus réduit. La plupart d'ailleurs ne savent écrire que leur nom !

Orthographe changeante : un même ancêtre pourra avoir son nom orthographié différemment dans les différents actes de sa vie. Par exemple il pourra s'écrire BOURRE sur l'acte de naissance, BOURET sur celui du mariage et BOURE à son décès.
Pire, il peut être orthographié différemment dans le même acte.
Ce genre de détails ne doit pas vous formaliser. Lorsque vous cherchez dans les tables un nom commençant par un H ou une voyelle, pensez à le chercher à la lettre H mais également dans les voyelles correspondant phonétiquement. En voici quelques exemples :
OMER - HOMERE
HENNEQUIN - ENNEQUIN
AMBERT - HEMBERT - EMBERT

Parfois c'est l'ancêtre lui-même qui change de nom. J'ai l'exemple dans mon arbre généalogique d'un MAGNIEZ Jean-Marie qui s'est fait appeler MAGNIER Auguste sur tous les actes de naissance de ses enfants et sur son acte de mariage ! Or son livret militaire porte bien le nom : MAGNIEZ Jean-Marie. Il faut donc faire très attention avant d'éliminer un acte d'Etat civil ou paroissial.

On peut considérer que l'orthographe des noms n'a été acquise qu'avec l'apparition des livrets de famille en 1877.

Le prénom usuel : généralement c'est le parrain ou la marraine qui a donné les prénoms. Il est difficile de savoir quel était celui utilisé couramment par votre ancêtre. Le répertoire des prénoms était d'ailleurs bien moins étendu que de nos jours. Les Marie Antoinette, Jean Baptiste sont légion.
Ne vous fiez pas à l'ordre des prénoms qui en plus sont rarement séparés par des virgules ou accolés avec des traits d'union. Difficile de savoir s'il s'agit de Jean-Pierre ou de Jean, Pierre.
Parfois votre ancêtre apparait comme témoin dans un acte d'Etat Civil avec un seul prénom. On peut donc supposer qu'il utilisait celui-là dans la vie courante.
Il peut aussi s'appeller d'un autre prénom que ceux que l'Etat civil lui a donnés et parfois un acte le mentionne ex : THOREL Efémie dite Catherine.

Les homonymes : c'est là un problème fréquent et toujours ennuyeux. Les familles se déplaçant peu autrefois, elles se concentraient dans la même région voire le même village. Lorsque plusieurs familles portent le même nom, vous trouvez parfois les mêmes prénoms et qui naissent la même année. Il faut donc impérativement confirmer l'acte de naissance avec l'acte de mariage. Ils seraient vraiment étonnant que les épouses portent également les mêmes nom et prénoms.

L'âge

Plus l'acte est ancien plus l' âge mentionné est relatif.
Prévoyez toujours une fourchette d'erreur lorsque vous rechercher un acte en déduisant l'âge mentionné. Par exemple un acte de naissance est établi le 10 janvier 1785 et l'âge indiqué pour le père est de 25 ans. Ne recherchez pas uniquement l'acte entre les années 1759 et 1761. Prévoyer une marge d'erreur de 3 ans et cherchez entre 1757 et 1763.
Pour les décès l'erreur peut être encore beaucoup plus grande car le déclarant n'est pas toujours intime avec le défunt et peut se tromper lourdement.

En règle générale, plus l'âge indiqué sur l'acte est élevé et plus la marge d'erreur que vous prévoyez doit être importante.

L'écriture

L'écriture des actes est parfois merveilleuse mais souvent difficile à déchiffrer parfois impossible.

Lorsque vous êtes dans un centre de consultation d'archives, votre temps est précieux et il n'y a rien de plus énervant que de le gaspiller à essayer de déchiffrer les noms dans des documents mal écrits.
Heureusement, la tournure des actes est pratiquement toujours la même. De même vous finissez par connaitre par coeur les noms apparaissant régulièrement dans la région ou la paroisse. Avec la pratique vous déchiffrerez de plus en plus vite.

Voici un exemple qui est quasiment illisible lorqu'on débute puis devient relativement facile avec la pratique :

Pour la traduction : lisez l'acte de naissance de NOEL Victoire extrait de mon arbre généalogique

L'enfant naturel

Le cas le plus fréquent est bien sûr celui de l'enfant né de mère célibataire et de père inconnu mais les naissances d'enfants naturels sont finalement assez rares dans le passé par rapport à aujourd'hui. Même si une mère ne reconnait pas son enfant, elle lui transmet son nom de famille.

L'acte de reconnaissance sert à établir juridiquement la filiation de l'enfant. Il est établi et transcrit au même titre qu'un acte de naissance. Il est également porté dans les tables annuelles et décennales de la commune. Généralement la mère reconnait son enfant dans les jours qui suivent la naissance.

Un acte de naissance d'enfant naturel comporte en principe :
- Le nom de jeune fille, prénom, profession, âge, de la mère. Si cet acte est postérieur à 1922, il mentionnera également les date et lieu de naissance de la mère. Si l'acte de reconnaissance a été établi, il est porté en mention marginale de l'acte de naissance.

Lorsque la mère se marie, l'enfant est parfois légitimé par le mari qui le reconnait comme le sien. Cette reconnaissance est intégrée dans l'acte de mariage. Dans ce cas, l'acte de naissance porte les références de l'acte de mariage et de la reconnaissance, le nom de l'enfant naturel est définitivement modifié. Grâce à ces références, vous trouverez donc facilement l'acte de mariage de la mère et ensuite celui de sa naissance.

Si le mari ne reconnait pas cet enfant né hors mariage, pour trouver l'acte de mariage et de naissance de la mère, procédez comme nous l'avons vu dans le chapitre sources.

Enfin, il n'est pas logique de rechercher le père génétique de l'enfant. Cela est difficile, souvent impossible et toujours soumis à un risque important d'erreur. Si l'enfant n'a pas de père, il est préférable de laisser sa place inoccupée plutôt que de tricher en essayant d'en trouver un à tout prix.

La destruction des sources

Il est possible qu'à la suite d'incendie, d'inondation, de vol...les archives ou une partie des archives qui vous intéressent soient manquantes. Par exemple, l'Etat civil parisien a été gravement sinistré en 1871 à la suite d'un incendie provoqué par les émeutiers de la commune. L'incendie récent du Parlement de Rennes montre qu'aucun dépôt d'archives n'est à l'abri de l'accident.

Si vous constatez cette absence d'Etat Civil au niveau des archives départementales, la première chose à faire dans ce cas est de se renseigner auprès des communes qui possèdent peut-être encore certains registres et vice et versa.
Au pire vous vous orienterez vers les cahiers paroissiaux que les prêtres ont continué à tenir après 1793.
Si la destruction concerne les archives paroissiales de l'ancien régime, renseignez-vous auprès du prêtre de la paroisse concernée qui possède peut-être encore un double des cahiers ou auprès des évêchés (voir adresses pour les archives des évêchés). En cas d'échec, vous devrez vous orienter sur les minutes notariales en recherchant principalement les contrats de mariage.

Le calendrier révolutionnaire

La révolution a permis la mise en place et l'uniformisation de l'Etat Civil en France. Par contre, elle a introduit une complication : le calendrier révolutionnaire français mis en place au lieu du calendrier grégorien qui était utilisé depuis 1582.

L'histoire du calendrier républicain commence effectivement «en retard» sur sa date de création. L'ouverture officielle de ce calendrier est le 22 septembre 1792 : premier jour de la République fixé à la date de l'équinoxe d'automne et donc dénommé 1er Vendémiaire de l'An I.
C'est seulement le 24 novembre 1793, c'est-à-dire le 15 Vendémiaire de l'An II, qu'un décret en précisa le nom des mois et des jours.
Donc ne cherchez pas un acte portant la date de l'An I, il n'existe pas.

Fonctionnement :

L'année de 365 jours était divisée en 12 mois de 3 décades de 10 jours : primedi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi. Cinq jours supplémentaires, dits sans-culottides, terminaient l'année.
La Franciade était l'appellation donnée à la période bissextile de 4 ans, et le jour intercalaire qui la terminait était le «jour de la Révolution».
Chaque jour de l'année portait un nom particulier. C'était souvent celui d'une production végétale : raisin, safran, châtaigne, potiron, etc.
Pour le quintidi, c'était celui d'un animal : cheval, oie, dindon, faisan, etc.
Le décadi portait le nom d'un instrument rural : cuve, pressoir, tonneau, etc.

Quand a-t-il était employé : En deux périodes bien distinctes :

1 - Une première période de 13 ans, sous la Révolution et l'Empire : du 24 novembre 1793 au 1er janvier 1806. En fait, son abolition avait été décrétée par Napoléon le 9 septembre 1805.
2 - Une deuxième période beaucoup plus brève à Paris uniquement : celle de la commune du 6 au 23 mai 1871. Seules les affiches et proclamations émanant du Comité, ainsi que les décrets du Journal Officiel de la République française l'utilisèrent.

Pour convertir les dates du calendrier vous pouvez soit :
- utiliser le tableau de conversion.
- télécharger le freeware "Brumaire" de BABIN Philippe et VIRON Frédéric

PRINTEMPS
Germinal
Floréal
Prairial
M. des germinations
Mois des fleurs
Mois des prés

ETE
Messidor
Thermidor
Fructidor
Mois des moissons
Mois des chaleurs
Mois des fruits

AUTOMNE
Vendémiaire
Brumaire
Frimaire
Mois des vendanges
Mois des brumes
Mois des frimas

HIVER
Nivôse
Pluviôse
Ventiôse
Mois des neiges
Mois des pluies
Mois des vents

MAGNIER Dominique - 1997