Les sources


LES ARCHIVES DE L'ETAT CIVIL
1° - Tables 2° - Acte de naissance 3° - Acte de mariage 4° - Acte de décès
LES MICROFILMS
1° - Origine 2° - Consultation
LES ARCHIVES RELIGIEUSES
1° - Cahiers paroissiaux 2° - Acte de baptême 3° - Acte de mariage 4° - Acte de sépulture
LES ARCHIVES NOTARIALES
1° - Contrat de mariage 2° - Inventaire ap.décès 3° - Testament
AUTRES SOURCES
1° - Archives militaires 2° - Recensements 3° - Ass. généalogiques 4° - Minitel et Internet
LES RENSEIGNEMENTS UTILES
Listes des sources et adresses utiles
Les cadres de classement des archives

Les règles de communicabilité des documents en France

La loi du 3 janvier 1979 stipule que les archives publiques sont librement consultables à l'expiration d'un délai de 30 ans; cette règle comporte des exceptions :
- 150 ans pour les dossiers médicaux et les registres de recrutement
- 120 ans pour les dossiers de personnels et de pupilles de l'Assistance publique
- 100 ans pour l'Etat Civil, l'enregistrement, les dossiers judiciaires, les enquêtes statistiques, les minutes des notaires,
- 60 ans pour les documents contenant des informations sur les finances, la sûreté de l'Etat et la Défense nationale.

L' Etat civil

L'Etat civil a été créé en France en 1793 pendant la révolution. La gestion des actes d'Etat civil a été confiée aux communes. L'Officier d'Etat civil est en principe le Maire mais il peut déléguer cette fonction à l'un de ses adjoints. Avant cette date ce sont les paroisses religieuses qui consignaient les baptêmes, mariages et sépultures.

La consultation des actes d'Etat civil est libre lorsque ces actes ont plus de cent ans. La délivrance de copies intégrales ou d'extraits n'est autorisée que pour les intéressés ou leurs descendants ceci afin de préserver les droits des familles. Trois actes d'Etat civil nous intéressent particulièrement, il s'agit des actes de naissance, de mariage, de décès. Les règles d'obtention ou de consultation sont les mêmes pour ces trois actes (avec une légère différence pour l'acte de décès).

Chaque département possède un centre de lecture des archives, en principe au chef lieu. Tous les citoyens y ont accès gratuitement. Par contre, la photocopie des documents les plus anciens ou reliés y est désormais interdite afin de protéger les archives d'Etat civil. Par contre, vous pouvez en principe photographier les documents qui vous intéressent particulièrement. Renseignez vous auprès du surveillant de salle.

Depuis 1803, les communes tiennent à jour des tables dans lesquelles elles répertorient tous les actes qu'elles établissent. Il s'agit des tables annuelles et décennales.

1° - Les tables de l'Etat civil :

* Les tables annuelles sont dressées en fin d'année et répertorient par catégorie (mariage, naissance, décès) et par ordre alphabétique les actes avec la date et un numéro d'ordre.

* Les tables décennales sont établies selon le même principe mais elles classent les actes des dix dernières années.

Pour mémoire, sachez enfin que les tables sont tenues en deux exemplaires. En principe, celles de moins de 150 ans sont conservées à la mairie et au greffe du Tribunal de Grande Instance (TGI). Lorsqu'elles ont plus de 150 ans, vous les trouverez aux archives départementales (N.B : parfois les grandes communes conservent l'original, seul le double est aux archives).

2° - L'acte de naissance :

Voici un acte de naissance de mon arbre généalogique, les éléments importants sont en gras :

"L'an mil huit cent soixante six, le vingt quatre du mois d'octobre à huit heures du matin, pardevant nous THOREL Jean-Louis, Maire et Officier de l'Etat civil de la commune de SANGHEN, canton de GUINES, Arrondissement de BOULOGNE, Département du PAS DE CALAIS, a comparu Constantin DEFOSSE, âgé de vingt cinq ans, journalier, domicilié en cette commune lequel nous a présenté un enfant du sexe féminin qu'il a déclaré être né de lui en sa demeure sise en cette commune hier à six heures du soir et de dame Florence Pulchérie LESUR, âgée de vingt sept ans, ménagère, domiciliée au dit lieu, son épouse, auquel enfant a été donné le prénom de Marie Chérie Elise, les dites déclaration et présentation faites en présence de Auguste MARCQ, âgé de quarante cinq ans, maçon et d'Alexandre WIERRE âgé de vingt quatre ans, instituteur, domicilié en cette commune et ont le comparant et les témoins signé avec nous le présent acte après lecture excepté le sieur MARCQ qui a déclaré ne savoir le faire de ce interpellé."

Les indications administratives du début (nom du Maire, canton...) sont intéressantes mais pas essentielles.
L'acte de naissance vous livre en principe :
- le nom et prénom(s), le sexe, la date, l'heure et le lieu de sa naissance de l'enfant.
- les noms, prénoms, profession, statut matrimonial (marié...) des parents et depuis 1922, leurs date et lieu de naissance.

Etudiez les renseignements concernant les témoins de l'acte. Il s'agit souvent de membres de la famille et cela peut parfois vous aider à trouver de nouveaux éléments de recherche.

Les mentions marginales
Depuis 1897, les Officiers d'Etat civil qui établissent un acte de mariage ou de décès doivent adresser à la mairie de naissance de l'intéressé un avis de mention incrite en marge de l'acte et qui pourra prendre la forme suivante :
"Marié à Paris 14ème le vingt-huit septembre mil neuf cent quarante neuf avec Julie Durand."
En cas de remariage, on trouvera plusieurs mentions à la suite.

Les divorces sont également mentionnés en marge des actes de naissance. Cet avis peut prendre la forme suivante :
"Divorcé selon le jugement du Tribunal de Grande Instance de Douai en date du trois mars mil neuf cent soixante-dix".

Depuis 1945, la mairie du lieu de décès d'un individu informe également la mairie du lieu de naissance, qui, de la même manière apposera une mention marginale sur l'acte de naissance :
"Décédé à Roubaix le seize avril mil neuf cent quatre-vingt-huit."

Il est inutile de préciser que ces mentions sont très précieuses pour le généalogiste et qu'elles permettent un gain de temps appréciable.

Vous trouverez la liste complète des mentions marginales ici.

Trouver un acte de naissance
Il est bien sûr important de connaitre la date et la commune de naissance.

- Si vous possédez ces éléments, vous pouvez le demander par écrit à la commune de naissance, le consulter dans ses archives (voir les restrictions) ou le consulter aux archives départementales s'il s'agit d'un acte ancien.
- Si vous ne possédez pas lieu de naissance, vous pouvez le trouver dans les papiers concernant votre ancêtre (livret de famille, livret militaire, carte d'identité), acte de décès ou de mariage... Si vous avez épuisé toutes ces possibilités, il vous faut chercher alors dans toutes les communes où ses parents ont résidé. Etudiez tous les actes que vous possédez où il pourrait apparaitre comme parrain, marraine, témoin...Procédez de la même manière si vous ne possédez pas la date de naissance. Si le lieu est connu, étudier les tables décennales de la commune.
- Si vous n'avez ni l'un ni l'autre, le cas est épineux mais pas désespéré. Cherchez dans les communes avoisinantes, essayez de retrouver l'
acte de baptême. Si toutes ces recherches n'aboutissent pas, ne vous buter pas, laisser tomber provisoirement cet ancêtre. Vous ne pouvez pas "éplucher" les 38 000 communes de France ! En faisant des recherches sur d'autres ascendants, vous obtiendrez certainement l'indice qui vous permettra de le retrouver ou par chance tomber sur l'acte qui vous intéresse (cela m'est arrivé).

Autrefois, les actes d'Etat civil n'avaient pas toujours la rigueur actuelle. Si vous trouvez un acte de naissance correspondant à votre ancêtre, pas de conclusions hâtives ! Pour être sûr que c'est bien la personne que vous recherchez, il vous faut confirmer l'identité avec l'acte de mariage et de décès. Les homonymes sont beaucoup plus nombreux que vous le pensez surtout lorsque le nom est courant dans la région.

3° - L'acte de mariage :

Il contient les mêmes indications administratives que l'acte de naissance (nom du Maire...).
En principe, il mentionne :
- Les date et lieu du mariage.
- Les nom et prénoms, date et lieu de naissance, profession, domicile et filiation des époux.
- La situation matrimoniale des conjoints (veuf, divorcé...).
- Si il y a un contrat de mariage avec les références.
- Les témoins avec leur nom, prénoms, profession, résidence et très souvent le lien de parenté.

Cet acte peut également contenir des mentions marginales qui sont un jugement de divorce, une annulation de mariage voire une décision judiciaire de séparation de corps.

Trouver un acte de mariage
Comme pour l'acte de naissance, il est préférable de connaitre le lieu et la date de la célébration du mariage. Notez que pour les grandes villes, il faudra également connaitre l'arrondissement.

Le lieu du mariage est toujours mentionné dans le livret de famille.
- Si vous ne le connaissez pas, il faut alors le rechercher d'abord dans la commune de résidence des parents de la mariée à l'époque du mariage, sinon dans celle des parents de l'époux. En cas d'échec, essayez de le trouver dans la commune de naissance du premier enfant né. Enfin, vous pouvez éventuellement le trouver dans la commune où travaille l'un des deux conjoints.
Un détail qu'il vous faut connaitre : du 22 septembre 1798 au 26 juillet 1800, les mariages ont été célébrés à la mairie du chef lieu de canton.
- Si vous ne connaissez pas la date du mariage, essayez de la trouver logiquement. Elle est en principe antérieure à la naissance du premier enfant qualifié de "légitime". Calculez ensuite la fourchette allant de l'époque où la fille est en âge de se marier (15 ans) à la naissance de l'aîné des enfants. Puis chercher l'acte sur les tables de la commune.
- Si vous ne connaissez ni la date ni le lieu, essayez de chercher dans les communes avoisinantes. Au cas où ce mariage est postérieur à 1897, pensez aux
mentions marginales de l'acte de naissance qui vous permettront peut-être de vous en sortir. Si vous n'aboutissez pas, comme pour l'acte de naissance laissez tomber provisoirement, vous obtiendrez certainement d'autres indices en cherchant sur d'autres ancêtres.

4° - L'acte de décès :

Selon l'époque, l'acte de décès vous sera peu ou très utile pour trouver de nouveaux ancêtres. En effet, il est de plus en plus précis au fil du temps.
Il contient les mêmes indications administratives que les autres actes (nom du Maire...).
En principe, il mentionne :
- Les nom, prénom(s), la profession, lieu de résidence, filiation du décédé.
- La date de son décès.
- Les nom, prénom de son conjoint, sa situation matrimoniale (ex: veuf en premières noces de Jeanine Pupied, époux en deuxièmes noces de Georgette Patouillard...).
- Le lieu de naissance ainsi que la date de naissance ou l'âge. Attention, ces dernières mentions sont aléatoires et souvent entachées d'erreurs. Le déclarant du décès n'avait pas toujours les éléments corrects à sa disposition ou a pu commettre des erreurs en les énonçant.
- Le ou les déclarant(s) avec leur nom, prénoms, profession, résidence et souvent le lien de parenté éventuel avec le défunt.

En voici un exemple tiré de mon arbre généalogique :
"L'an mil huit cent cinquante trois, le treize août à cinq heures du matin, pardevant nous BUTEZ Pierre, François adjoint par la déclaration spéciale du maire Officier de l'Etat civil de la commune de Landrethun, canton d'Ardres, Arrondissement de Saint-Omer, Département du Pas de Calais, ont comparu DAMIETTE Charles, âgé de vingt quatre ans, manouvrier et WATTEZ Joseph âgé de vingt quatre ans, journalier, tous deux domiciliés à Yeuse, hameau de cette commune, lesquels nous ont déclaré que LEVECQ Elizabeth, âgée de cinquante trois ans, ménagère, mariée à WATTEZ Ambroise, âgé de cinquante quatre ans, charpentier, fille de feu LEVECQ Louis Marie et la défunte LEBLOND Marie Louise, décédée en la commune de LICQUES, est décédée le dit jour treize août deux heures du matin en son domicile audit Yeuse. La dite déclaration faite par les sieurs DAMIETTE et WATTEZ ci-dessus dénommés, le premier beau-fils, le second fils de la défunte et ont signé avec nous après lecture."

Trouver un acte de décès
L'acte de décès est enregistré à la mairie du lieu du décès. De plus, il est également transcrit dans son intégralité dans les registres de la commune de la dernière résidence du défunt. Cette trancription est précieuse notamment quand la personne est décédée à l'hôpital de la ville voisine. Sachez que les deux mairies concernées peuvent en fournir des extraits.
Concernant la communication des actes de décès, la règle des 100 ans est toujours valable mais un extrait est délivrable à toute personne (créanciers...).

Pour obtenir cet acte, il est nécessaire de connaitre le lieu et la date de ce décès.
- Si vous n'avez pas le lieu du décès, ce sera en principe le lieu du dernier domicile du défunt. Sinon, cherchez dans les communes de résidence des enfants, informez vous auprès de votre famille pour essayer d'obtenir des indices (lieu d'inhumation...).
- Si vous n'avez pas la date du décès, vous pouvez la trouver sur la pierre tombale du défunt. Sinon, il vous faut procéder par recoupements. La date de décès se trouve entre la dernière citation de la personne comme étant vivante jusqu'à l'âge où il y a peu de chances qu'elle soit encore en vie (105ans par exemple). Sur un acte d'Etat Civil ou paroissial, la mention d'une personne décédée est le plus souvent sous la forme suivante : "épouse de feu Jean-Louis BOULANGER" ou parfois "épouse de défunt Jean-Louis BOULANGER". Si l'acte de mentionne rien comme : "épouse de Jean-Louis BOULANGER", vous pouvez supposer que cet ancêtre était vivant à la date de l'acte.
Etudiez bien les actes en votre possession, vous le trouverez peut-être comme témoin, déclarant, parrain ou marraine...ce qui vous permettra d'affiner votre fourchette.
- Si vous n'avez ni la date ni le lieu, menez votre enquête et procédez logiquement comme pour les
actes de naissance et de mariage. Si l'acte est postérieur à 1945, vous en trouverez la mention marginale dans l'acte de naissance à condition, bien sûr, que vous puissiez y accéder.

Les microfilms

Un microfilm est tout simplement un rouleau en plastique résistant qui ressemble à une pellicule photographique et qui sert de support à des milliers de photos d'actes d'Etat civil. Ces microfilms pour être lus nécessitent des lecteurs spéciaux qui utilisent le système de la rétroprojection.

1° - L'origine :

L'ambition des Mormons réunis dans "l'Eglise de Jesus-Christ des saints des derniers jours" est de microfimer les archives d'Etat civil du monde entier.
Pourquoi ? Cette religion a été révélée en 1827 par leur prophète Joseph Smith et autorise les Mormons à baptiser leurs ancêtres nés trop tôt pour la connaitre. Pour réaliser ces baptêmes par procuration, il faut les retrouver. La généalogie constitue donc une activité importante des Mormons. (site Web des Mormons)
Ils ont décidé de se lancer dans une tâche gigantesque : microfilmer les archives d'Etat civil du monde entier. Ces microfilms sont ensuite stockés à Salt Lake City (Utah), la ville d'origine, dans un abri anti-atomique.
Pour la France, en contrepartie, la Société Généalogique de l'Utah remet, aux Archives de France, un double de tous les microfilms qu'elle réalise.

2° - La consultation :

L'archivage est déjà terminé dans de nombreux pays, notamment en Europe. Pour la France, il a commencé en 1958 et est en passe de se terminer dans de nombreux départements. Les microfilms contiennent exactement les mêmes actes que les archives "papier" puisqu'ils sont photographiés. Il est même possible de trouver plus de documents sur les microfilms que sur les registres des archives départementales car les représentants de la Société généalogique de l'Utah se déplacent également dans les communes et photographient des registres parfois non déposés aux archives du département.
L'avantage des microfilms est que vous pouvez réaliser des photocopies. Chaque centre possède au moins un appareil de lecture permettant de réaliser des photocopies. Cela peut s'avérer utile pour un acte difficile à déchiffrer.

Noter aussi que les Mormons ne sont pas les seuls à réaliser des microfilms. Certaines associations généalogiques s'y emploient et réalisent un travail de qualité. Par exemple La Société Généalogique du Pas de Calais dispose d'un important parc de microfilms de registres paroissiaux. Elle réalise une vaste opération de dépouillements systématiques et de saisie informatique.

Ces microfilms, comme les archives "papier", sont consultables au centre des archives départementales. Les conditions de consultation sont variables d'un département à l'autre. Renseignez-vous par téléphone avant d'entreprendre le trajet.
De plus, sachez que le prêt de microfilms entre les services départementaux d'archives existe.
Pour le Pas de Calais, par exemple, voici les conditions à remplir à la demande :
- Fournir deux enveloppes Distinguo grand format
- 4 enveloppes ordinaires vierges timbrées à 3 frs
- 1 enveloppe vierge format 16 x 23, timbrée à 4, 40 Frs.

Ces enveloppes servent à envoyer :
- Deux bobines de microfilm maximum
- La demande de prêt
- Les accusés de réception
- Les annonces de retour
- La lettre avertissant le lecteur de l'arrivée des bobines demandées.

Le prêt direct aux particuliers est également réalisable (depuis le 4 septembre 1995 pour le Pas de Calais). Les conditions sont variables d'un département à l'autre mais il y aura toujours une caution à déposer et la commercialisation de documents reproduits à partir de ce microfilm est totalement interdite.

Enfin, des centres de lecture des microfilms des Mormons existent en France. L'avantage est de pouvoir consulter des microfilms du monde entier à condition bien sûr que les archives demandées aient été microfilmées. Il est préférable de se renseigner téléphoniquement pour les modalités de consultation, des délais de livraison des films et de la participation financière aux frais d'envoi.

Vous trouverez ci-dessous les adresses et numéros de téléphone des centres de lecture :
France
Canada
Belgique
Suisse

Les archives paroissiales

Pour les périodes avant 1793, le généalogiste doit se référer aux actes établis par les paroisses.

1° - Les cahiers paroissiaux :

Ce sont les registres tenus par les curés qui y mentionnaient baptêmes, bénédictions nuptiales et sépultures. Ces registres sont souvent nommés "BMS" aux archives départementales (pour Baptêmes, Mariages, Sépultures). Selon les régions, les dates de tenue de ces registres sont très variables. François 1er a institué les registres de baptême en 1539 (Ordonnance de Villers-Cotterêts). Les registres de mariage et sépulture sont instaurés en 1579 (Ordonnance de Blois). Le contenu des actes est fixé depuis 1736. Au pire, vous pouvez donc espérer remonter jusqu'en 1737 date à laquelle tous les curés ont clairement tenu les cahiers paroissiaux.
Certaines régions ou paroisses ont la chance de posséder des registres beaucoup plus anciens. Certains curés tenaient même mention des actes qu'ils effectuaient avant l'ordonnance de 1539. A Givry, paroisse de Bourgogne, des registres datant du début du XIVème siècle ont été retrouvés.
Toutefois, avant de pleinement profité de ces cahiers, il vous faudra une certaine pratique dans la lecture des actes. Les registres n'ont pas de tables annuelles, ni le nom en marge de l'acte, de plus la qualité du papier et l'état du registre sont très souvent précaires, sans parler de l'écriture du curé parfois catastrophique ! Il est à noter que pour les actes très anciens, vous y trouverez des mots en latin qu'il vous faudra apprendre à reconnaitre.
La lecture de ces actes est quand même très enrichissante voire émouvante lorsque vous constaterez que l'espérance de vie à cette époque était bien courte.

Pour consulter ces registres, inutile de vous rendre dans les églises. Le double a été versé aux archives départementales et a été microfilmé comme les actes d'Etat civil laïcs.

N'oubliez pas que les curés n'ont pas arrêté de tenir des registres après 1793 et les ont conservés. La loi des cent ans ne s'appliquent pas à ces archives. Vous pouvez les consulter avec l'accord du prêtre.

1° - L'acte de baptême :

Voici un exemple d'acte de baptême tiré de mon arbre généalogique :
"L'an mil sept cent soixante huit et le neuvième jour de février sur les quatre heures de l'après-midi est née une fille du légitime mariage de Pierre LEBLOND, cocher de Monsieur le Marquis de Licques et de Marie BOIDIN sa femme demeurant dans cette paroisse et le lendemain a été baptisée par moi desserviteur soussigné et a été nommée Marie Louise Joseph Alphonsine par Louis Joseph Alphonse ASPELLI cuisinier dudit seigneur de Licques le parrain et par Marie Joseph CREPELLE jeune fille de cette paroisse la marraine lesquels ont signé avec nous le présent acte."

Comme vous pouvez le constater, l'acte de baptême contient en principe :
- Les date et lieu de naissance, nom, prénoms, filiation du baptisé,
- Les nom, prénom, situation matrimoniale (mariage légitime...), lieu de résidence des parents,
- Les nom, prénom, résidence, profession et souvent le lieu de résidence des parrains et marraines.
Vous remarquerez que le curé mentionne bien la date de naissance en plus de celle du baptême.

Pour retrouver un acte de baptême, les méthodes employées sont les mêmes que pour les actes de naissance de l'Etat civil (voir "trouver un acte de naissance"). Sachez quand même qu'en raison de la mortalité infantile très élevée, le baptême avait lieu rapidement après la naissance, souvent le jour même. Pour cette raison, en l'absence du curé de la paroisse de naissance, les parents se rendaient dans la commune voisine. Parfois aussi, un curé officie dans plusieurs paroisses. N'hésitez donc pas à consulter les archives des villages voisins.

2° - L'acte de mariage :

Les renseignements portés sur l'acte de mariage sont très variables au fil du temps. Les plus anciens ne comportent parfois qu'une ligne telle que :
"Le quatre septembre de l'an de grâce mil six cent quatre vingt deux j'ai donné la bénédiction nuptiale à Jean Dupond et Marie Antoinette Bellefeuille".

Ils ne sont vraiment précis qu'à partir de 1737 et comportent alors :
- La date de la bénédiction nuptiale,
- Les nom, prénoms, âge, profession, lieu de résidence, filiation, situation matrimoniale des époux
- Les nom, prénoms, profession, lieu de résidence et lien de parenté des quatre témoins.

Vous pouvez y trouver quelques mentions supplémentaires telles que :
- la "rendue" d'un des époux qui est une attestation de son curé signifiant que les bans ont bien été publiés dans sa paroisse d'origine. Vous connaitrez ainsi son lieu de résidence,
- une dispense de parenté accordée par un évêque en raison de liens de parenté qui interdisaient le mariage,
- une dispense de bans pour accélérer le mariage.

Vous trouverez parfois une promesse de mariage telle que celle extraite de ma généalogie :
"le six février mil sept cent quatorze j'ai reçu la promesse de mariage de Norbert GUILBAUT de Mouriez du diocèse d'Amiens en Artois avec Françoise FLAHAUT de cette paroisse en foy de quoi ils ont avec moi signé."
La promesse de mariage correspondait aux fiancailles et avait lieu généralement un mois avant la cérémonie. Pour lui donner un caractère solennel, les fiancés la matérialisait devant Dieu.

Pour retrouver un acte de bénédiction nuptiale, il vous faut rechercher les actes de baptême des enfants pour remonter jusqu'à l'aîné. Vous tomberez alors sur l'acte de mariage des parents assez rapidement à condition qu'ils se soient mariés dans la même paroisse. Entre le premier et le dernier enfant, l'écart est parfois très important (25 ans).
Si vous ne trouvez pas l'acte dans cette paroisse, il vous faut vérifier les registres du village de naissance des époux si vous les connaissez, des villages voisins ou des paroisses de résidence des parrain et marraine que vous avez pu rencontrer sur les actes de naissance des enfants !
Comme de nos jours, le mariage est généralement célébré dans la commune d'origine de l'épouse. Si vous ne trouvez pas, vous avez encore une petite chance avec les contrats de mariage notariés (beaucoup plus fréquents à l'époque qu'aujourd'hui).

2° - L'acte de sépulture :

C'est l'acte paroissial le moins complet donc le moins intéressant. Il ne mentionne parfois que le nom et le prénom du défunt. Il est devenu plus précis au fil du temps pour mentionner généralement :
- La date et le lieu de l'inhumation,
- Les nom, prénom, profession, âge du défunt, parfois sa situation matrimoniale, très rarement sa filiation, d'où le peu d'intérêt de l'acte de sépulture.
Sachez encore que l'âge mentionné sur l'acte est très souvent erroné, parfois totalement fantaisiste.

Pour retrouver un acte de sépulture, la démarche est très longue car, sans tables décennales, il faut "éplucher" les cahiers paroissiaux les uns après les autres pour un résultat souvent très maigre. C'est donc souvent par curiosité que l'on recherche cet acte mais il ne faut pas y consacrer trop de temps.
En voici un exemple :
"L'an mil sept cent quatre vingt un, le vingt septembre, je curé d' HARNES soussigné ai inhumé dans le cimetière de ce lieu le corps de Gabriel BOUTEMY, laboureur, veuf de Marie ursule CARPENTIER de cette paroisse, décédé le jour précédent âgé d'environ cinquante sept ans administré de tous les sacrements à son convoi, service et enterrement ont assisté Pierre François BOUTEMY son fils libre et Jean MASCLEF d'HARNES et ont signé le présent acte."

Les archives notariales

Les minutes des notaires sont souvent un trésor pour le généalogiste car vous trouverez une foule de renseignements concernant vos ancêtres. Malheureusement, elles ne sont pas toujours faciles à trouver car leur dépôt en archives est très variable d'une région à l'autre.

1° - Le contrat de mariage :

Sous l'Ancien régime, le contrat de mariage constitue la règle. C'est le code Napoléon au début du XIXème siècle qui en fait l'exception par rapport au régime normal. En principe, sur un contrat de mariage, vous trouvez :
- Le régime matrimonial choisi (communauté universelle...)
- L'Etat civil des époux (nom, prénom, date et lieu de naissance, filiation, situation matrimoniale, lieu de résidence),
- Nom des témoins qui peuvent être nombreux avec les liens de parenté avec les époux,
- Les dots des époux très détaillées,
- Le trousseau de la mariée (cofre en bois, vaisselle...) sous l'Ancien régime.

Pour retrouver un contrat de mariage, s'il est récent les références sont données sur l'acte de mariage lui-même (au XIXème et XXème siècle). Si vous n'avez pas les références, il faut hélas chercher à l'aveuglette tout d'abord aux archives départementales sinon il faut chercher l'étude notariale par proximité géographique. Lorsque l'étude du notaire a conservé l'acte, sa consultation est à la totale diligence du notaire. Pour des recherches notariales aux archives départementales, renseignez-vous auprès du surveillant de salle.

Pour les recherches, il faut savoir que le contrat de mariage est souvent rédigé quelques jours avant le mariage, rarement plus d'un mois. Les archives possèdent des répertoires chronologiques des notaires, des registres chronologiques des bureaux de contrôle des actes notariés (série C), des registres d'insinuation (publicité faite à l'acte) (série B ou C) et enfin les archives des notaires classées en série E.

2° - L'inventaire après décès :

L'inventaire après décès a surtout été utilisé sous l'Ancien régime. A la suite du décès, les ayants-droits demandaient au notaire de dresser un inventaire des biens mobiliers, des dettes et créances du défunt. Lorsque vous avez la chance d'en obtenir un, vous pouvez vous rendre compte de la vie de l'ancêtre en question, de sa fortune, de l'état de sa maison, des noms des héritiers et éventuellement d'autres références qui peuvent vous aider comme un contrat de mariage par exemple.

Le classement de ces pièces n'a pas de règles et varie selon les régions et les villes. Le plus simple est de se renseigner localement auprès des services d'archives.

3° - Le testament :

Pour ce qui concerne la généalogie, il n'est pas très intéressant car il comporte peu ou pas de filiations. La plupart du temps, il mentionne simplement les héritiers.

Les recherches sont du même type que pour les contrats de mariage.

Les autres sources

Elles peuvent éventuellement compléter vos recherches ou vous donner des indices pour retrouver certains ancêtres absents de votre arbre.

1° - Les archives militaires :

- Les archives de l'Armée de Terre se trouvent au fort de Vincennes (Service historique de l'Armée de terre). Il est préférable de connaitre les nom, prénom, grade, régiment (avant 1791) et la période de service approximative pour les Officiers. Par contre les renseignements à fournir doivent être très précis lorsqu'il s'agit de Sous-Officiers ou Soldats.

Les recherches anciennes sont parfois ardues car les registres n'ont pas de tables alphabétiques. Un résultat positif vous permettra d'avoir une description physique, des détails sur une pension et parfois des pièces d'Etat civil.
En ce qui concerne les archives départementales, les registres de Conscription (enrôlement des troupes) se trouvent en série R.
Pour approfondir vos connaissances :
- Renseignements figurant sur les documents militaires
- Histoire de la conscription

- Les archives de la marine marchande se trouvent se trouvent aux archives des trois régions maritimes (Cherbourg, Brest, Toulon) et dans certains ports. Les archives du Ministère de la marine se trouvent également au Service historique de la Marine du Fort de Vincennes pour les archives des Officiers et Sous-Officiers seulement. Il est à noter que les documents ne sont consultables que 120 ans après la naissance des marins. (Voir adresses)

2° - Les recensements :

Les recensements ne sont nominatifs qu'à partir de 1836 donc pas intéressants dans les périodes précédentes. Ils n'existent pas sous l'ancien régime. Ces recensements donnent généralement les noms, prénoms, âges, profession, adresse. Ils sont classés en série M aux Archives départementales.

3° - Les associations généalogiques :

Depuis une trentaine d'années, ces dernières se multiplient et permettent les échanges et rencontres entre généalogistes, offrent parfois des cours de lecture de textes anciens. Elles publient également des revues, font des dépouillages systématiques d'actes paroissiaux et d'Etat civil, de tables de mariages... Elles disposent aussi souvent d'un parc de microfilms qu'elles mettent à disposition de leurs adhérents. Bref, vous pouvez y obtenir de précieux renseignements pour votre arbre généalogique à condition d'adhérer à l'association.

Voyez les adresses utiles pour obtenir les coordonnées d'une association généalogique en France

4° - Minitel et Internet :

L'arrivée du Minitel dans beaucoup de foyers français a permis la communication de bases de données très intéressantes pour le généalogiste. Par exemple le serveur de l'A.G.P contient un index de 85.000 mariages.
Le défaut de ce mode de communication est son prix qui peut devenir très élevé en cas de communications fréquentes. L'avantage est qu'il génére quelques rentrées d'argent pour ces associations.

Internet prend maintenant le relais car il est beaucoup moins cher, plus convivial et plus performant sur le plan de la technique. De nombreux généalogistes amateurs publient leurs données sur le Web. Il existe des annuaires permettant de vous connecter sur des centaines de sites consacrés à la généalogie comme par exemple : C.G.I ou A.G.I.

Enfin, les généalogistes sur le Web se regroupent pour mettre leurs données en commun dans la création d'une base de données mondiale. Il s'agit de Geneanet dont vous pouvez voir le logo sur de nombreuses pages personnelles. Pour plus de renseignements visitez le site de Geneanet France de C. Daumoinx.


Vous trouverez sur le site Recherches généalogiques en France toutes les adresses et numéros de téléphone nécessaires à vos recherches :
- Le tableau chronologique des sources
- Les archives militaires
- Les sources cultuelles
- Les archives des Evêchés et Archevêchés
- Les archives des protestants
- Les archives départementales
- Les archives nationales
- Les associations généalogiques
- Les centres de lecture des mormons

Voici les cadres de classement des archives :
-
Les archives départementales
- Les archives municipales
- Les archives diocésaines

MAGNIER Dominique - 1997